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Article Bulletin n° 120 - Une alternance au pôle AVENIA - Interview de Thibault Fleury
Thibaut FLEURY (promo 2023) est en dernière année à l’ENSG et réalise son alternance au pôle AVENIA où il travaille sur le projet de stockage de CO2 Pycafix au sein du programme PYCASSO. Il nous présente ici son parcours, son choix de l’alternance, et le projet sur lequel il travaille.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai intégré la 104ème promotion de l’ENSG (promotion « Pierre CHAPOT») en 2019 à la suite d’une prépa BCPST au lycée Albert Chatelet de Douai dans le Nord. Je me suis spécialisé en géologie des énergies dès la deuxième année. J’ai réalisé mon stage de 2ème année en télétravail, dû au Covid, au sein de TLS Geothermics. Ce stage a été l’occasion d’entrevoir ce que pouvait être le travail d’ingénieur et m’a conforté dans l’idée de réaliser une année de césure pour aller plus loin dans cette découverte. Après la géothermie, j’ai souhaité découvrir un autre domaine, toujours dans la transition énergétique, j’ai donc choisi de faire mon stage de césure pour le compte du Club CO2, une association dédiée à la promotion des acteurs français du CSCV (Captage, Stockage et Valorisation du CO2). Actuellement en fin de 3ème année, j’effectue mon contrat de professionnalisation au sein du pôle AVENIA, le seul pôle de compétitivité en France dédié aux géosciences et aux techniques de forage [voir la présentation du pôle AVENIA dans ce numéro].
Pourquoi avoir choisi de faire une alternance ?
L’alternance est un bon moyen de se confronter rapidement au monde du travail. Elle a aussi l’avantage de nous permettre de monter plus rapidement en compétence par rapport à une année scolaire classique. A l'École, on nous parle souvent de « soft skills » qu’il faut mettre en avant face aux recruteurs, et même si on nous aide à les identifier et à les développer, il est difficile de les mettre en œuvre dans le cadre scolaire. Lors de mon année de césure, j’ai réalisé un stage de 6 mois qui m’a permis de mettre un pied dans le monde professionnel. À la suite de ça, il m’a paru très difficile de retourner à l'École à temps plein. En alternance, on travaille sur un ou des sujet(s) réel(s) et pour lesquels on obtient des résultats. A l'École, le travail produit est réalisé pour être évalué, il nous permet d’acquérir des connaissances, car ce sont des « cas d’école », mais parfois, il est difficile d’y trouver du sens. L’alternance est donc le moyen de travailler sur des sujets concrets qui donnent du sens à ce qu’on nous enseigne à l'École.
Peux-tu détailler le projet sur lequel tu travailles au pôle AVENIA ?
Au pôle AVENIA je travaille notamment sur un projet de recherche dans le cadre du programme PYCASSO, programme que le pôle a initié en 2020 avec plusieurs acteurs industriels, académiques et territoriaux [voir l’article de présentation du programme PYCASSO dans le Bulletin n°119]. Ce projet de recherche - appelé Pycafix - vise à démontrer la faisabilité de minéralisation du CO2 anthropique dans les roches volcaniques basiques du Sud-Ouest de la France et du Nord de l’Espagne. En Islande, le projet Carbfix a montré qu’il était possible de transformer le CO2 en carbonate dans des basaltes récents [voir l’encart ci-contre]. Nous nous demandons s’il ne serait pas possible de réaliser la même chose dans des roches volcaniques anciennes composées de minéraux “carbonatables”. A partir des études bibliographiques, nous avons mis en place des protocoles qui devraient permettre de mieux connaître ces roches mais aussi leur potentiel de carbonatation. Nous sommes en train de démarrer des tests en laboratoire pour évaluer la faisabilité, en partenariat avec des chercheurs et des industriels. De nombreux verrous sont à lever pour pouvoir amener ce projet à son terme sur lesquels je m’investis au quotidien.
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